• Féminisme

    La B.A.F.

    Bollective Anarcha-Féministe!

    Son premier et unique bulletin, tenez-le vous pour dit!

     

    Féminisme


    Racisme : théorie de la hiérarchie des races, qui conclut à la nécessité de préserver la race dite supérieure de tout croisement, et à son droit de dominer les autres.

    Sexisme : Attitude de discrimination fondée sur le sexe.

    Théorie de la hiérarchie des sexes qui conclut à la nécessité de préserver le sexe dit supérieur et à son droit de dominer l’autre sexe.

     


    Féminisme

    Je suis née fille pour commencer. Avant de devenir femme, je veux dire, mais quand même cataloguée au départ : c’est encore une fille, ai-je entendu en arrivant dans ce monde.

    Cela ne m’a pas particulièrement traumatisé. Ni même vraiment qu’on me traite indéfiniment de garçon manqué parce que je savais et aimais grimper dans les arbres, courir et faire la course en vélo.

    Moi non plus, je ne sais pas définir le féminisme, je sais juste que c’est devenu une évidence devant l’inévidence tenace de la faiblesse de mon « sexe ».


    Féminisme

    Nous sommes nées filles. Il n’y a pas eu de traumatisme originel qui aurait fait de nous des victimes en quête de vengeance, aucune expérience exceptionnelle qui nous auraient plongé dans la haine inextinguible du mâle.

    Non.
    Nous sommes nées filles.
    C’est tout ce que je vois.


    Quel homme pourrait se targuer de savoir de quoi se compose, jour après jour l’existence d’une femme?

    Quelle est cette force qui nous fait supporter les mains baladeuses et les sifflements, les risques continus d’être violées, agressées à chaque sortie en soirée, l’humiliation permanente d’être d’emblée déclarées, estampillées moins fortes et moins intelligentes, moins importantes, moins….

    Les regards apitoyés sur notre pauvre condition de génitrice,

    L’irrespect insupportable aux conséquences parfois tragiques

    de nos corps de femmes par le corps médical, par les corps masculins en général.


    Féminisme

    À disposition pour tous au final…..

    Cette réalité rendue incontournable par des siècles d’éducation des filles selon un seul et unique modèle – modèle bourgeois d’ailleurs: la femme épouse et mère, maîtresse du domaine familial, responsable de l’élevage des enfants et du bien-être de son mari, voire de ses beaux-parents. La femme, épouse et mère toujours, secrétaire personnelle, comptable, ouvrière agricole, femme à tout faire, pute s’il le faut pour son mari, gratuitement.

    Ce que je vois aussi, c’est la dépendance. C’est cela qui me vient à l’esprit lorsque je pense à ce fameux deuxième sexe : dépendance économique, sociale, pratique…

     

    Mentale. Signe de l’esclavage intériorisé.


    Alors, lorsque l’air du temps, au travers du développement durable, de la prise de conscience écologique, de la chasse au racisme, bref, du politiquement correct, charrie des concepts à la pelle, je retrouve ce thème cher à mon cœur : l’autonomie.

    Et là, je me demande comment faire, que dire, pour ne pas tomber dans les travers conceptuello-intello-bobo du moment, termes creux par excellence puisqu’à mon sens, il s’agira bientôt, si ce n’est déjà fait, de récupérer les idées et les pratiques d’autonomie pour en faire des objets marchandisés jolis à regarder, à faire ou à installer dans son salon Ushuaia.

     

    Du Pain et Des Roses

    J’aurai adoré que le Nouvel Observateur consacre sa page de couverture à l’image d’un Sartre nu devant un miroir. Mais non, c’est Beauvoir qu’on a étalé sur papier glacé.Féminisme

    Alors oui, que disais-je ?

    À quoi me fait penser ce groupe nominal ni titre ni verbe «Du Pain et Des Roses» ?

    Cela me fait penser à un programme poétique ambitieux.

    Lorsque les femmes en 1789 réclamaient du pain, l’histoire judicieusement a oublié qu’elles ont surtout réclamé de retrouver les droits politiques et civiques perdus quelques siècles à peine auparavant*. C’était cela leur « pain ».

    Et les roses sont le sel de ce pain, sans quoi la vie n’est que survie et sans pouvoir même se comparer aux animaux qui se prélassent aux premiers rayons de soleil du matin. Elles sont ce qui fait la beauté et le plaisir, la tendresse et l’humour, la rosée et l’amitié.


    Les hommes

    Je ne suis pas féministe dans le but de laisser les hommes en marge de mon monde, ni de mes activités. Je suppose que les noirs ne peuvent pas non plus laisser les blancs en dehors de leur problématique puisqu’ils en sont la source et la rivière.

    Je serai assez d’accord pour initier ou participer à une réflexion entre « genres » sur notre et leur place dans la société, pour les aider à participer à nos réflexions sur notre « être genré », sur les pratiques qui nous ont permis, à travers le monde, d’approfondir grandement nos réflexions et, justement, nos pratiques, nos revendications, celles de nos prédécesseuses.

    En cas de besoin, je ne rechignerais pas complètement à brosser un tableau historique de la place dévolue aux femmes au cours des derniers siècles, de leur résistance aussi.

    Puisqu’on ne connaît que l’histoire des hommes, à de rarissimes exceptions près.
    Mais soyons claires : je n’ai p as l’intention de faire à leur place le travail d’introspection qu’ils ont à mettre en route.

    Féminisme

    Ps : Les hommes so nt vraiment des fe mmes comme les autres, à eux de faire quelques efforts, que diable !


     

    Concrètement…

    Alors oui, entreprendre dans la finesse les rencontres thématiques, les activités tendant à l’autonomie pratique, s’entraider dans tous les cas et par tous les moyens.

    Se faire plaisir. Absolument.

     

    Thèmes

     

    Parler de l’intime sans forcément parler des agressions…Mais en parler aussi.

    L’intime dans toutes ses couleurs, dans toutes ses douleurs, dans toutes ses peurs. Dans tous ses bonheurs.

    En faire alors quelque chose, laisser derrière soi une trace.

    Féminisme

     


    Ramener chez soi la trace, un souvenir de la parlotte, des rires et des pleurs…

     

    Parler du dévouement qui noie celle qui le porte sans limites, de l’utilité, des besoins de soi et des autres, du respect de soi-même…Se reconnaître chez les autres aussi.

    Fabriquer encore une trace, la ramener chez soi, la donner à d’autres, l’offrir absolument à quelqu’une qui en a besoin.

    Réfléchir à la réalisation concrète de ses idées, de ses géniales idées.

    Découvrir et nommer les censures, les externes et les internes. Les obstacles. Fabriquer un trouillomètre et un courageomètre.

    Penser à une trace qui ait une suite…


    Pour cela, tous les moyens sont bons :

    - Vidéo, photo, émission radio

    - Peinture, sculpture sur bois, de terre, de paysage, assemblage de matériels divers et variés, collages

    - Écrits de toute nature – poésie, romance, récit, BD, pièce de théâtre

    - Théâtre, clown, satyre

    - Liste non exhaustive

     

    Féminisme


    Les rencontres

    Rompre l’isolement, concilier les temps mais pas pour pouvoir en faire plus pour la famille et le mari, le collectif.

    Imaginons de grandes rencontres.

    Des sortes de festivals d’été, où nous camperions ensemble sous un grand cerisier, entre deux châtaigniers, au bord de la rivière.

    Imaginons que nous rencontrions des femmes d’un autre pays qui font le même métier que soi : des artisanes du bâtiment et de n’importe quel métier réservé depuis quelque temps aux hommes même si ce n’est plus écrit dans les lois.

    Nous pourrions bien échanger une bonne tonne d’information et d’expériences, des anecdotes et des silences…Nous nous sentirions un peu moins seules, à turbiner autour d’un petit projet marrant – un poulailler en paille, la rénovation d’un four à pain, la création d’un magasin gratuit à la campagne !

    Nous pourrions même, tout doucement, mettre en place une émission régulière pour la radio locale et les autres intéressées.


    *L’histoire l’a oublié parce que leur requête fut balayée en trois coups de cuillère à pot et que ce fut le tournant qui marquât l’officialisation de leur mort politique et civique. Vive la Révolution !

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    Je ne sais pas ce que c’est que le féminisme.

    C’est la lance qui terrasse la haine et la mysoginie
    C’est le sésame de longs moments entre sœurs, de douceurs dans ce monde de brute,
    C’est la résistance juste à l’éclat de feu à un monde métallique pour un monde choisi
    C’est ma première identité,
    celle dont j’ai pu souffrir et qui me fait vivre en pleine vitesse aujourd’hui.
    C’est ma jubilation
    C’est la bise qui souffle à la fin d’une lourde journée de chaleur,
    C’est moi avec toi, dans nos regards perçants et le sourire en plein…

     

    Julie jubile