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Blog féministe, entraide et partage

26 avril 09




Jean-Claude, fidèle au rendez-vous des projections, assure cette fois la programmation

et nous propose de découvrir

Ce gamin, là

un film de Renaud Victor

Photographie : Renaud Victor, Richard Copans

Montage : Béatrice Dufrenne

Une production Les Films du Carrosse, INA, Renn Productions, Reggane Films, Les Films de la Guéville, Orly Films, Auditorium du Languedoc

France - 88 mn - 1975

 

Nous vous invitons donc le Dimance 26 Avril à 15 Heures à la Clémenterie pour venir découvrir ce documentaire, probablement précédé d’un court métrage surprise.

L’apéro sera tiré du panier comme d’hab. !!!!

 

1967 : Fernand Deligny quitte La Borde pour Gourgas puis pour Graniers, près de Monoblet, dans les Cévennes.

Avec Guy et Marie-Rose Aubert, Jacques Lin (ex-ouvrier d’Hispano-Suiza), Any et Gisèle Durand - dont aucun n’est éducateur professionnel -, il fonde autour de Janmari un réseau d’enfants autistes. Les enfants vivent dans des campements éloignés les uns des autres d’une dizaine de kilomètres, les "aires de séjour". Ils participent à l’organisation du "coutumier" réglé selon le principe du "besoin d’immuable" qui est le leur.

Les premiers enfants sont confiés à Deligny par Maud Mannoni, Françoise Dolto et Émile Monnerot, psychiatre à Marseille.



« Au flanc d’une vague de chênes-verts

un territoire

il ne faut pas avoir peur de la recommencer

l’histoire sans se lasser

il était une fois des hommes, et des arbres, et de l’eau, et des pierres

et il ne s’agit pas de l’histoire de chaque UN là

mais de celle d’un certain NOUS... »

(Nous et l’Innocent, François Maspero, coll. "Malgré tout", 1975)

 

Dès 1969, Deligny invente la pratique des cartes et des “lignes d’erre”, transcriptions graphiques des parcours et des gestes des autistes dans le territoire des Cévennes.

 

« Il ne s’agissait que de transcrire ces trajets, pour rien, pour voir, pour n’avoir pas à en parler, des enfants-là, pour éluder nom et prénom, déjouer les artifices du il de rigueur dès que l’autre est parlé."

("Au défaut du langage", Cahiers de l’Immuable/3, Recherches no 24, nov.1976)

 

Les cartes inspirent à Gilles Deleuze et Félix Guattari l’idée de rhizome (Rhizome, 1976).

 

Renaud Victor, cinéaste autodidacte, tourne "Ce Gamin, là" dans les Cévennes en 1974. Le film est un document poétique centré sur le personnage de Janmari.

 

« Ce Gamin, là, c’est un documentaire ou une fiction ? C’est un documentaire pur jus. Et pour cause : vous ne pouvez pas faire faire à Janmari autre chose que ce qu’il effectue chaque jour. On peut pas faire plus documentaire. Eh bien ça fait fiction parce que les gens n’ont jamais vécu un truc pareil. Il n’y a ni documentaire ni fiction, il y a du coutumier, le coutumier étant assez réel pour surprendre... ».

("Ce qui ne se voit pas", Cahiers du cinéma, no 428, fév. 1990)

 

L’expérience de Deligny devient le pôle d’attraction d’un courant antipsychiatrique protéiforme. Son indépendance radicale à l’égard des institutions, sa critique du langage appuyée sur l’expérience concrète de l’autisme et son communisme inorthodoxe lui attirent l’intérêt de nombreux intellectuels, philosophes (Louis Althusser et Marcel Gauchet), psychiatres et psychanalystes (Roger Gentis, Jacques Nassif, Françoise Dolto), sociologues, éducateurs et chercheurs en sciences de l’éducation. Les communautés thérapeutiques se multiplient, plus ou moins directement inspirées de la "tentative".


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